Le hasard fait parfois bien les choses [PV Frau & Minako]

La nuit était supposée être un moment de calme parfait. Le moment où tous, petits et grands, pouvaient enfin se reposer, accueillis par les bras de Morphée, dans ce qui était communément appelé le sommeil. Hélas, c'était aussi à cette heure que les forces des ténèbres étaient les plus puissantes. C'était bien la raison pour laquelle les kors avaient l'habitude de se manifester à ces heures tardives ! Rien n'était dû au hasard. Malheureusement, tout cela signifiait aussi que mes visions prémonitoires avaient plus de vividité que jamais pendant le sommeil profond. Il était rare que je puisse vraiment profiter de mes nuits pour reprendre un peu d'énergie. Et après, on trouvait surprenant que je sois somnolent au cours de la journée, au point de m'endormir un peu partout... Aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. Il n'y avait aucun environnement, seulement des personnes entourées de zones de flou noires... Ce fut d'abord le visage de Frau qui s'imposa à mon esprit, ce qui était vraiment curieux. Il disparut ensuite, pour laisser place à une jeune femme aux longs cheveux blancs, puis les Warsfeils que nous avions déjà rencontré... Ils étendaient leur ombre sur la demoiselle, reliés les uns aux autres par des ficelles tout comme elle-même en avait au bout des doigts. Tout ceci était un mauvais présage, personne n'aurait pu en douter, même si je ne savais pas encore de quoi il retournait exactement. C'est alors que je la vis. Cette marque sur la main, ce symbole si particulier... Seigneur ! Je me réveillai en sursaut à ce moment précis, tout tremblant et couvert de sueur. Quelle terrible prémonition. Pire encore : jusqu'à présent, mes visions s'étaient toujours réalisées... Tout de même, toute cette histoire était très étrange. Pourquoi m'avoir laissé connaître l'identité de Vertrag ? En fait, pourquoi maintenant, surtout ? C'était incompréhensible. Était-ce à cause de la menace qui planait sur cette femme ? Son pouvoir était celui de manipuler les âmes, cela devait expliquer les fils de marionnettes et l'intérêt qu'on pourrait lui porter, mais pourquoi l'armée avait-elle également des ficelles pareilles ? À force d'analyser les rêves, ceux-ci n'avaient plus vraiment de secrets pour moi. C'est ainsi que je déduisit qu'il devait plutôt s'agir d'un symbole; après, c'était une simple question de logique. On tenterait de kidnapper Vertrag, pour ensuite la manipuler lorsque ce serait chose faite ! Il n'y avait pas de mot assez puissant pour décrire toute l'horreur que je ressentais en cet instant, sous le poids cruel de l'impuissance... Après tout, comment faire pour retrouver une jeune femme dont nous ignorons le nom ?

Cela devait faire une bonne heure que je réfléchissais à tout ce dilemme sans trouver des réponses à mes questions silencieuses, et donc pas de solution non plus. La peur de faire d'autres cauchemars m'empêchant de retourner au lit, je sortis plutôt de ma chambre en douce – une fois revêtu de mon aube afin d'éviter de prendre froid – pour descendre les escaliers sur la pointe des pieds et me diriger vers les jardins. C'était le seul endroit où je me sentais vraiment bien, en sûreté, quoi qu'il arrive. De plus, les rayons de la lune donnaient à ce cadre une allure un peu mystique qui collait très bien au contenu de la discussion qui aurait peut-être lieu un peu plus tard. Le destin serait-il de mon côté, Frau viendrait-il me rejoindre ? Oui, j'en étais sûr. Lui non plus n'était pas du genre à passer ses nuits à dormir, d'habitude. Tout comme Castor, il n'appréciait pas que je sois dehors, la nuit, s'inquiétant sûrement un peu pour moi même s'il ne le laissait pas paraître, donc il viendrait sans doute me trouver lorsqu'il sentirait ma présence... Je pourrais alors lui raconter toute cette histoire. Bien sûr, je comptais prévenir les autres Ghosts aussi, mais Frau étant au cœur de ma vision, sans raison apparente, c'était le premier à contacter. Espérons simplement qu'il soit déjà au courant de certains détails comme je l'espérais... Cela nous faciliterait la tâche.

Cette nuit, comme toutes les nuits d’ailleurs, j’étais dans la forêt et je veillais sur le sommeil des gens à l’église et des villageois en chassant le kor. Disons que depuis que le gaki était à l’église, ces créatures rôdaient souvent dans les alentours du district 7.

Mais ils n’en avaient pas un peu marre, non, d’embêter les gens? En tout cas, quand j’étais dans le coin, je pouvais le dire avec conviction : aucun kor n’échappait à ma faux, Je les délivrais aussi vite de leur sort qu’ils étaient venus au monde. Enfin, habituellement, tout allait aussi bien sauf que ce soir, j’arrivai face à une jeune demoiselle possédée par un war et… elle était si belle, si fragile. Je savais que son âme était condamnée et en même temps, mon cœur humain n’avait pas envie de la tuer, de la délivrer de son mal même si en fait, c’est ce qu’il fallait : les wars étaient différents, on ne pouvait revirer la situation. Elle me déstabilisa tant que je la laissai filer devant moi, comme un idiot. Toutefois, quand je réalisai que c’était vers l’église que cette charmante démone se déplaçait, je pris ma forme de ghost et la pris en chasse. Je courus jusqu’à ce que je débouche dans les jardins de l’église. Trop concentré sur ma cible, je ne remarquai pas immédiatement Labrador assis au loin. Je hurlai :

-Sors de ta cachette, beauté, je vais t’ai…

Mais je ne pus finir ma phrase, la War que j’avais tenté de sauver, d’épargner n’avait pas fait la même chose. Elle venait d'entrer dans mon dos une lame acérée. Par chance, j’étais dans ma forme de ghost, elle ne me tua pas, mais le choc me transforma immédiatement en humain. Sur le coup, je tombai à genou, mais pas pour longtemps. La demoiselle, les yeux remplis de larmes, s’avança vers moi et, avec le peu de conscience qui lui restait, elle sanglota ces mots :

-Bel homme, tuez-moi, je… je vous en prie! Je ne suis plus moi, je ne mé…mérite plus de vivre.

Ce coup bas et ces paroles dites par la conscience de la femme me firent ouvrir les yeux, les esclaves de Verloren n’étaient plus du tout en possession d’eux même. C’était si cruel… Je me relevai donc, malgré la douleur, et je dis :

-Je vais vous délivrer de vos souffrances!

Sur ces mots, je donnai le coup de grâce à cette demoiselle qui avait pris assez conscience pour se freiner. Toujours un peu sur le choc, mais fier d’avoir amené le repos à une âme de plus, je regardai le corps de cette demoiselle ailée s’évaporer au vent, les yeux vitreux, avant de me retourner et de remarquer Labrador. Qu’avait-il vu? Le pauvre, il devait être choqué! Je m’approchai de lui, quelque peu tremblant et je lançai, visiblement fâché qu’il m’aie vu me faire avoir ainsi :

-Qu’est que tu fiches ici à cette heure-là? Castor te le dit sans cesse que ce n’est pas bien dormir dans les jardins et puis… la nuit, c’est pas sûr comme tu as pu le voir uu’ et… ah laisse donc faire.

Épuisé et blessé, je me laissai choir au côté de Labrador dans les fleurs et j’ajoutai :

-Avoue que tu es là parce que tu savais que j’allais venir? Tu savais ce qui arriverait? Je te connais plus que tu le penses, Lab. Et puis, il me semble que j'ai un vague souvenir que tu m'aies dit de venir ici cette nuit, ah oui, ça me revient! Bah, je suis là maintenant, ahaha.

Je ricanai nerveusement quelque peu et donnai une tape dans le dos de l'évêque chétif.

J’étais fier, je ne voulais pas montrer à ce cher évêque que je souffrais actuellement. Ce n’était pas le temps de se plaindre, j’avais l’impression étrange que Labrador avait quelque chose d’important à me dire. Voudrait-il me les divulguer dans ces circonstances? Il avait intérêt èé, on s’en foutait de mon état, l’important, c’était de sauver des âmes et j’avais le sentiment que quelque chose d’encore plus important que la purification des âmes allait m’être révélée cette nuit.

Les minutes semblaient s'écouler bien lentement, seul dans ce petit jardin qui était mien, au cœur de la nuit. Ou peut-être pas si seul que ça, finalement ? J'entendais des bruissements de feuilles et quelques éclats de voix... Ce n'était pas franchement bon signe. Il fallait que j'aille vérifier ce qui se passait. C'était mon devoir de protéger du mieux que je le pouvais tous ceux qui avaient trouvé refuge dans cette église, après tout ! Mais apparemment, le danger, ou du moins la source de toute cette agitation, avait décidé de venir à moi, car voilà une femme qui sortait d'entre les feuillages, poursuivie de près par Frau... Si j'avais été un homme des plus ordinaires, j'aurais sans doute cru que le pervers avait encore frappé et donc j'aurais donné un coup de main à cette jeune femme... Seulement, ce n'était pas le cas. Je voyais parfaitement bien cette faux qu'il avait en main et qui n'avait qu'une seule fonction, c'est-à-dire l'élimination des âmes tourmentées. Voyant que mon frère était en mauvaise posture, ce War semblant décidément bien rusé, je tentai de le prévenir de l'endroit où cette femme s'était cachée, les fleurs me dévoilant tous ces détails, mais aucun de nous deux ne fut suffisamment rapides. Frau avait été touché par une arme tranchante ! Seulement, ce n'était pas suffisant pour l'arrêter et il allait donc faucher cette âme. C'était une scène plutôt effrayante, je détournai donc un peu le regard même si j'étais inquiet pour Feau. Pourtant, ce n'était pas la première fois que j'étais témoin d'une telle chose... C'était ce qu'impliquait le statut de 07-Ghost. Bien sûr, mon intervention était un peu moins nécessaire que celle des autres puisque je ne pouvais faire que des exorcismes, ayant trop bon cœur pour détruire entièrement ces démons qu'étaient les Kors et les Wars... C'est donc le regard un peu attristé que je regardai à nouveau ce cher Zehel, qui s'était approché de moi.

« Tu devrais être plus prudent. Il est difficile de discuter avec un mort. »

Oui, c'était une plaisanterie, sans doute ratée, puisqu'elle ne faisait rire ni lui, ni moi... Mon sens de l'humour avait toujours été un peu foireux... Au point où je me demandais parfois pourquoi je continuais à tenter de l'utiliser. C'était ce qui arrivait lorsqu'on perdait un peu l'habitude de discuter avec quelqu'un ! Mais bref, il y avait des choses qui étaient bien plus importantes que mes blagues de mauvais goût. Je plaçai donc ma main contre le dos de Frau, qui fut bien vite entouré d'une douce lumière pâle. Mon fameux zaiphon de guérison était à l'œuvre, refermant cette vilaine plaie... Il ne resterait plus de toute cette histoire que les traces de sang, qu'il préférait sans doute effacer afin que Castor ne lui fasse pas la morale... Certes, en vérité, cela ne changerait sûrement pas grand-chose, mais peu importe. J'hochai un peu la tête aux paroles de Frau, plutôt que mentionner quoique ce soit à ce sujet : oui, je l'avais attendu ! Je ne me souvenais pas de lui avoir demandé de venir ici auparavant, mais bon, s'il le disait, cela devait être vrai... J'avais tendance à être un peu étourdi. Bref. Je ne devais pas retarder davantage l'annonce de ce mauvais présage. D'autres auraient préféré le contraire, croyant naïvement que les roues du destin s'aligneraient toutes seules afin que le bien l'emporte.

« J'ai eu une nouvelle vision et elle te concernait... Du moins indirectement... Je n'ai pas tout compris. » avouai-je en soupirant un peu, avant de lui raconter tout cela de façon détaillée, du moins autant que possible. Pourvu qu'il connaisse bel et bien cette étrangère aux cheveux de neige !

Spoiler:

J'avais mal à mon dos, mais mon orgueil souffrait encore plus. D'être blessé était une chose, mais d'avoir des témoins d'un moment de faiblesse était quelque chose d'inconcevable! Toutefois, cette histoire serait bientôt oubliée, car Labrador était un des rares individus sur cette planète encore discret. Je m'écrasai sous un grand chêne, non loin de Labrador, le visage légèrement contorsionné à cause de la douleur mais, trop fier.Et puis, j'avais fait mon job, le war avait été purifié et... C'est alors qu'une sensation de chaleur sur mon dos et une pâle lumière me fit comprendre que ce dernier était inquiet pour moi et me prodiguait des soins. J'étais pour lui dire d'arrêter, honteux, mais cette sensation était si bénéfique, presque aussi bénéfique que la vue d'un beau plongeant, que je le laissai faire. Je restai silencieux un moment (ce qui était un peu surprenant de ma part), puis je finis par reprendre des couleurs et me relever. Je levai le pouce et souris; mes dents brillèrent au soleil. Je faisais le fier.

-C'est toujours dommage de devoir faucher d'aussi belles créatures, mais faut toujours se dire qu'on leur permet de se délivrer du poids de leur péché., dis-je d'une voix qui cachait mal ma tristesse d'avoir dû encore une fois faucher une âme et donc, que j'avais réalisé que Verloren faisait encore des siennes... et que cette guerre contre le temps se prolongeait. En bref, mon sourire sonnait faux.

Labrador:

Ah ce cher Labrador. Même si, à ses yeux, je n'étais pas un évêque aussi valeureux que Castor qui était son principal confident, l'empathie de ce dernier était si grande qu'il était prêt à oublier toutes mes conneries pour s'en faire pour ma personne. D'ailleurs, la façon dont il me le fit entendre était très adroit. Son jeu d'esprit sur la mort était un sarcasme bien placé pour me faire réfléchir, à la rigueur presque comique.

-Tu sais tout autant que moi que je suis déjà mort et puis...

Je fis une pause, levant à nouveau le pouce en l'air:

-Et je préfère grandement sacrifier ma deuxième vie en échange de sauver celle des âmes éplorées de belles femmes /PAN/. Je suis une faucheuse gentleman!

Je fis encore étinceler mes dents sous le rayon de la lune. Comme de fait, je ne savais pas être sérieux un seul moment... Ça devait être décourageant pour mon compagnon.

Lab:

, lança soudainement le visionnaire d'une voix sérieuse.

La suite des choses promettaient d'être plus sombre, plus... sérieuse: je le sentais. L'atmosphère que l'évêque avait tenté de réchauffer se refroidissait soudainement. Un frisson parcourut mon échine. Que venait-il de dire? Étais-je en danger? Ah ça en fait je m'en foutais... Les gens que j'aimais ÉTAIENT-ILS en danger èé.

-QUOI!?!?

Impulsif, je pris Labrador par les épaules et me mis à le secouer comme un sac de patates:

-Qu'as-tu vu, DIS-MOI èé Personne ne mourait dans ta vision, HAN?!?''

Je continuais à le secouer avec force jusqu'à temps qu'il crut apercevoir une jeune femme aux cheveux blancs à travers le branchage du boisée. Il n'eut qu'à cligner des yeux pour la voir disparaître: il se dit qu'il avait halluciné. Qu'importe, je m'occuperais de ce détail un peu plus tard, car l'heure était grave: Labrador avait quelque chose à me dire. Il faudrait que je l'écoute doucement et que je tente d'empêcher cette vision même si, en fait, je n'avais pas beaucoup d'espoir en ce sens. Les visions de Lab étaient... toujours exactes.

J'étais habituellement un vrai fanfaron. Il était rare que j'étais sérieux plus d'une minute, mais devant les prophéties de Labrador, je restais sans voix. Labrador était, de tous les Seven ghost, à mon sens, le plus utile et le plus brillant; c'était aussi lui qui souffrait le plus. Qu'était une simple blessure au dos à côté de la souffrance que l'âme de Labrador devait ressentir après chacune de ses visions? Je n'étais pas du genre à montrer ma compréhension aux gens ou à m'excuser, mais face à cette situation, je n'avais plus le choix. Je murmurai:

-Pardonne-moi pour tout à l'heure. Vas-y, je t'écoute.

Fiou, ça avait été dit. Maintenant, place aux révélations. C'était le regard furtif vers la forêt que j'écoutais les paroles de Labrador...

*Si cette prophétie a un lien avec la sécurité de Yume... je ne sais pas ce que je vais faire!*

L'angoisse était palpable.

Spoiler:

♥ Prologue ♥
"Promenade Nocturne"
Le hasard fait parfois bien les choses [PV Frau & Minako] Dy9e9x

Avez-vous déjà entendu parler de la rumeur qui parle d'un fantôme chasseur traversant le pays pour en repousser les créatures des ténèbres ? On dit qu'il apparait de nulle part devant ses victimes et on ne voit qu'un simple visage blanc sans bouche ni nez apparaissant dans le noir, jusqu'à qu'il se lance sur ces cibles. Avec d'étranges fils, il les immobilise et une petite créature jaune vient entourer les victimes d'une lumière qui hurlent de douleur jusqu'à disparaître complètement de ce monde. Peu de personnes ont réussi à lui échapper, que se soit des proies ou des témoins, mais ils n'ont pas hésiter à en parler et cette fameuse rumeur s'est répandue un peu partout dans le pays comme une traînée de poudre. Depuis, les gens ont surnommé ce dangereux et inquiétant personnage "Le Chasseur".

Chaque fois que Minako entend des histoires sur ce soi-disant fantôme, elle se retient de rire. En fait, le "fantôme" et la "créature jaune" n'étaient autre qu'elle et Raggs, son furet domestique, en train de pourchasser des Kors. Avec le temps, elle avait appris comment utiliser ses sens de Ghost et avec le pouvoir de Raggs, comment se débarrasser de ces créatures qui le pourchassaient, auparavant, sans qu'elle ne sache pourquoi. Aujourd'hui, c'est elle qui les pourchasse à son tour. Quel ironie du destin. Si elle agitait toujours la nuit, s'était parce qu'il s'agissait du seul moment possible pour les chasser, sans trop attirer l'attention de tout le monde. Certes, nulle n'est jamais à l'abri du danger, mais quand on est équipé pour y faire face, on continue comme si de rien n'était.

D'ailleurs, c'était exactement ce que notre amie blandinette était en train de faire, en ce moment. Perchée tout en haut du toit de l'Église, Mina regardait longuement le décor du village plus en bas. Elle portait son ensemble de chasse tout simple afin de passer inaperçue dans le noir, celui qui lui avait donné son surnom. Pour cette tenue, notre amie albinos commençait par enfiler un justaucorps dans un mince tissu noir aux longues manches et qui s'étendait aussi sur le long de ses jambes. Puis, venait une paire de bottes en cuir qui arrivait juste en dessous de ses genoux et d'une longue cape avec capuche, pour cacher ses cheveux blancs. Ensuite, elle rajoutait une paire de gants de cuir, pour cacher le signe de Vertrag sur sa main droite et son visage était camouflé par un masque tout blanc avec des fentes très fines pour les yeux. Sur sa taille, on y retrouve une ceinture avec des petites sacoches où se trouve un peu de matériel de soin et autres choses pour les cas d'urgence. En bref, elle était bien équipée.

De là où elle était, on pouvait tout voir. C'était le point de repère le plus haut, mais aussi le plus dominant des environs, alors si elle voyait quelqu'un de louche, elle se dirigerait dessus directement. Voilà seulement, c'était particulièrement calme, ce soir-là. Quel dommage. On aurait dit que quelqu'un était déjà passé ici avant. Si c'était le cas, alors cette personne faisait, franchement, du très bon travail pour protéger cet endroit des ténèbres. Soupirant longuement, elle finit par sortir, tout en venant caresser la fourrure de son compagnon qui se trouvait sur son épaule :

- Décidément... c'est un peu trop calme à mon goût, par ici. C'est nul. Je m'attendais à un minimum d'action moi. Je suis bien déçue.
- Je dois avouer que c'est vraiment mort dans le coin. Sans mauvais jeu de mots, bien sûr.
- Hahaha... je suis morte de rire. Même si je le suis déjà, depuis longtemps. Baka.
- Pffff... alors, on fait quoi du coup ?
- Et bien, on peut attendre encore un peu et...

Minako eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'elle sentit une présence maléfique très forte, pas bien loin d'ici. Sans perdre un instant de plus, elle s'agrippa au bâtiment avec ses fils et descendit directement en bas, en ajoutant « On dirait bien qu'on a de la compagnie, finalement. » Aussitôt sur le sol, elle se rendit en direction d'où cet aura inquiétant se trouvait. Cependant, elle ne put même pas en profiter vu que la dite présence disparue tout aussi soudainement qu'elle était apparue. Qu'est-ce que cela signifiait ? Qu'est-ce qui venait de se passer exactement ? Mina s'était-elle donc trompée ? Elle devait comprendre ce qui se passait et elle continua sa course vers les jardins de l'Église, où se trouvaient déjà deux personnes sur place. Afin de tenter de ne pas se faire voir, la demoiselle s'éclipsa derrière les banches d'un grand buisson pas bien loin. Dans sa course, sa capuche s'était enlevée à cause du vent et il y avait des chances que quelqu'un l'ait remarqué, mais tant pis.

Il était trop tard pour penser aux détails et elle se contenta de remettre la capuche à sa place, avant d'écarter une partie du branchage pour regarder les deux individus. L'un des deux était un évêque qui semblait tout timide et calme qu'elle n'avait jamais vu avant aujourd'hui et quant au blondinet... il lui disait quelque chose. Rapidement, Minako se rappela de lui :

« Minute, je le reconnais ! C'était celui que j'ai rencontré sur l'ancien royaume de Raggs avec son ami roux ! Qu'est-ce qu'il fait ici ? »

Était-ce ceux qui avaient chassé la chose en question ? Sans aucun doute, mais elle ne pouvait le confirmer d'elle-même, puisqu'elle n'était pas arrivée à temps pour ça. En tout cas, Raggs n'était pas vraiment ravi de revoir ce blondinet pervers qui avait osé mater la poitrine de SA Maîtresse -autrement dit, SA maison et il ne se gêna pas pour le dire :

- Et merde... pas lui... pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'on tombe sur lui encore une fois ?
- Chuuuuuuut ! Parle moins fort !, lui murmura-t-elle tout bas, Tu veux qu'on se fasse voir ou quoi ?!

Minako tourna la tête vers les évêques pour les écouter parler de choses et d'autres, faisant même des plaisanteries plus ou moins douteuses. Mais il faut dire que leur conversation l'intrigua et attisa sa curiosité. Déjà mort ? Seconde vie ? Ça lui semblait drôlement familier ce truc. Puis, quand le plus petit des deux avoua à l'autre qu'il avait eu une autre vision, l'albinos sembla de plus en plus stupéfaite de cette situation. Était-elle en présence de deux êtres semblables à elle ? D'autres Seven-Ghost ? Était-ce possible ? Elle n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Tout était mélangé dans sa tête.

« Qui sont-ils, exactement ? »

Code de Flashback de Templactif

Ah la la. Frau ne changerait jamais, toujours aussi tête flambée, toujours aussi impulsif... Il était parfois difficile de croire qu'il arriverait à nous prendre au sérieux. Ce n'était qu'avec les années que l'on pouvait apprendre la vérité. N'empêche, secoué dans tous les sens, ce n'était pas l'idéal pour continuer à discuter et parler de ma vision... Je ne désirais pas me mordre la langue par accident, quelle façon ridicule de mourir ce serait ! Je soupirai, je n'avais pas eu le temps de lui dire grand-chose avant même qu'il ne panique, la nuit s'annonçait longue. Peut-être n'avais-je pas été assez clair dans mes explications... M'avait-il seulement écouté ? Je n'en avais pas l'impression, avec ses mots suivants... Au moins, il s'était excusé pour ses bêtises, c'était déjà un bon début, cela me faisait même sourire un peu.

« Il y avait cette jeune femme aux cheveux blancs emportée par Ayanami et ses sbires... J'ai l'impression que c'était Vertrag... Elle ressemblait à cette jeune femme au bal... »

Ma voix tremblait un peu et mon sourire avait de nouveau disparu. Je savais mieux que quiconque que rien ne pouvait empêcher ces prédictions de se réaliser, depuis mon plus jeune âge, c'était cela que de naître dans la maison de Krat... Mais je ne voulais pas que ce soit le cas. J'aurais voulu pouvoir avoir un espoir, aussi mince soit-il, que ce n'était qu'une impression. Pourquoi fallait-il toujours que j'annonce des malheurs, qui plus est ? Je ne voulais pas que l'on perde un autre Ghost, comme Ea et le précédent Vertrag ! Encore moins en sachant ainsi d'avance le sort qui lui serait réservé et n'avoir rien pu faire... Je ne crois pas que je pourrais pas le supporter...

« Cette vision ne doit absolument pas se réaliser, Frau ! Ce serait une véritable catastrophe... »

La panique s'était bel et bien installée en mon cœur, à présent. Je m'étais même saisi de la main de mon frère Ghost, espérant qu'il ait des réponses à me donner comme prévu, puisqu'il avait apparu quelques instants avant que le futur ne me soit à nouveau voilé. Seulement, tout ceci ne suffit pas à me distraire suffisamment pour m'empêcher d'entendre le message des fleurs... Une tierce personne s'était installée non loin, il y a peu de temps. Je me retournai en cette direction, inquiet de l'identité de cette personne qui nous avait écoutée. Qu'avait-elle entendu au juste ?! Il faudrait peut-être lui retirer ses souvenirs. Des racines s'enroulèrent tout autour d'elle pour l'empêcher de s'enfuir avant que je ne la trouve. Et lorsque ce fut le cas, je demeurai sans voix. C'était elle !!! Enfin, lorsque j'eus retrouvé mes esprits, je la libérai rapidement et me jetai à son cou, les larmes aux yeux, trop heureux d'avoir retrouvé l'une de nos sœurs. Même si son futur s'annonçait bien sombre... J'aurais tant voulu que l'on puisse la protéger, ou m'assurer qu'elle soit capable de le faire elle-même, mais contre Verloren... Toute certitude pouvait disparaître...

De tout ce que je pouvais entendre, les histoires de Labrador étaient celles qui me faisaient le plus peurs, car elles étaient prémonitoires et, du coup, presque impossibles à invalider. Et moi, ce que je ne pouvais changer, m’effrayait grandement. J’avais beau avoir l’air sûr de moi, voire fantasque comme je vous l'ai déjà mentionné précédemment, mais devant les prophéties de Labrador, je devenais aussi décontenancé que pourrais l’être Castor devant mes penchants pour les femmes.

Quand j’écoutais une prophétie de mon collègue ghost, c’est à ce moment que je devenais le plus silencieux. C’est dans cet état d’esprit que je l’écoutais parler avec attention, assis au pied d’un arbre, les mains jointes. J’avais une mine plutôt sérieuse -de pape- qui me donnait un air sombre inhabituel... et effrayant pour qui croisait mon regard azur.

Lab:

Une femme aux cheveux blancs… aux cheveux blancs… ne venais-je pas de voir quelqu’un portant ce genre de chevelure passer en lisière de la forêt pendant ma chasse? N’avais-je pas rencontrée justement une femme aux cheveux blancs lors de ma mission avec Castor au royaume de Raggs? Cette même femme que nous avions de nouveau vu au bal? Je devais en informer Labrador, c’était important! Si on pouvait encore faire quelque chose pour cette nouvelle et ~~très jolie~~ Vertrag, il fallait agir vite… bien que j’avais des doutes sur nos chances de changer l’avenir, mais je ne voulais pas baisser les bras… non. C’est sur ces pensées que j’entendis deux voix dans les branchages qui semblaient s’animer un peu. Des ennuis de nouveau ou…

Enfin…

J’étais pour hausser le ton pour ressaisir Labrador qui semblait en état de choc et aussi pour lui donner les informations que j’avais sur cette nouvelle Vertrag canonne que j’avais rencontrée à quelques reprises, quand soudain Labrador envoya ses racines de fleurs en direction du boisé. Un ennemi que je n'avais pas pressenti ou...?

Je sursautai au moment où la blandinette apparut sous nos yeux tenant entre ses mains la petite boule jaune qui se prenait pour Dieu. Labrador fut encore plus rapide que moi quand il lui sauta au cou. Pas nécessaire d’être aussi enthousiasme…. Le destin nous avait peut-être donné sur un plateau d’argent cette femme… mais elle restait en danger. Je m’approchai à mon tour de la scène, prenant la créature jaunâtre entre mes doigts et dit :

-Ho non… pas encore l’animal fou et idiot èé!! Tu fous quoi encore ici et… c’est pas la question. Si t’es vraiment la réincarnation du Vieux, occupe toi de protéger l’albinos à la grosse poitrine ou sinon je te jure que tu feras de la bonne viande dans mon sandwich.

La prophétie de Labrador m’avait rendu sur les nerfs. Je devais me calmer sur la première chose que j’avais à portée de main et ça tombé bien sûr sur la petite boule de poils avec laquelle je partageais une certaine animosité. D’être un animal parlant était déjà une chose absurde de la part de la création, mais de là à ce que la dite chose soit dotée d’une certaine intelligence narcissique ~~se rapprochant plus de l’idiotie qu’autre chose~~en était une autre. Enfin, je soupirai, lâchant le furet jauâtre et je m’approchai de Lab et de la blandinette en levant le pouce et en lançant -de ma voix de dragueur- :

-Faut croire que tu me poursuis, ma belle, mais je ne t’en veux pas, c’est vrai que j’ai un certain charisme.

Je fis voler mes cheveux au vent, puis j’éclatai de rire.

-Tu sais, je rigole. Enchanté de nouveau, Vertrag-chan!

Je lui tendis la main, lui souriant de manière charmeuse.

-Tu te souviens de moi, dis? On s’est rencontré à Raggs.Je suis Frau, l’évêque, et je te présente mon collègue Labrador-san.

Mon visage s’assombrit alors.

-On parlait justement de toi… et de ton avenir.

Mon regard était inquiétant. On voyait que je m’inquiétais pour ce que Labrador venait de m’apprendre, mais je voulais le cacher du mieux que je le pouvais.

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