Un hôtel pour madame et un! [PV Yume] Terminé !

Pendant tout le voyage, la petite geignait, frappait des mains contre moi; m’exaspérait! La compassion avait un prix, je le savais bien, mais tout de même, cette demoiselle me tapait sur les nerfs littéralement. Elle ne savait rien de moi, de mon passé, de mes projets, de mes intentions, de ma vie quoi et elle me traitait de vulgaire pervers. Oui, j’avais mes penchants, oui je regardais des revues pour adulte, non je n’étais pas un Évêque exemplaire encore moins un homme Saint, mais à la longue, c’était vexant de se faire mal juger ainsi. Je devais le chercher, je sais bien, j’étais si difficile à saisir et puis je n’étais pas toujours subtile, j’en conviens, mais… au point de se méfier autant d’un homme d’église, il y avait des limites!

Quoique, si elle était vraiment une Seven Ghost comme je m’en doutais, il y avait des chances que son subconscient se rappelle de qui j’étais et de quelques données sur mon passé, mais de là à me connaître complètement… En plus, les chances que l’esprit divin aie donné accès à ce genre d’information à son nouvel hôte était mince. La réincarnation effaçait tout souvenir de la vie antérieur. La naissance faisait oublier aussi nos trois vœux de vie. Enfin. J’en étais où déjà?

- Nous arrivons bientôt ? Ce n'est pas très confortable comme position vous savez ?

Ah oui. Maintenir l’énervante femme sur mon épaule qui gigotait comme une anguille électrique! On sentait aussi dans sa voix beaucoup d’ironie, beaucoup d’impatience. C’était à peine si elle arrivait à me tolérer. Mais elle n’avait pas le choix. C’était moi le sauveteur, je la traitais comme j’en avais envie. Je répliquai d’une voix camouflant son agressivité :

-Mademoiselle veut sans doute un carrosse? Ici, on offre la charité, pas le luxe. Et puis si tu gigotais moins, je pourrais te donner plus de confort, tu sais, hein!

Je continuais à dévaler dans les corridors de l’église, offrant aux gens qui me dévisageaient un air assez significatif pour que ceux-ci baissent la tête et continuent ce qu’ils faisaient avant de me voir entrer en trombe. J’entendais des petits murmures énervants:

- Qu’est-ce que monsieur Frau fait avec cette femme blessée sur l’épaule? Qui est-elle?

J’eus alors le réflexe de cacher le symbole sur sa main en lui mettant un de mes gants de rechange que je trainais dans ma poche et je hurlai, à l’intention des curieux:

-Mais à vos affaires bande de curieux! Qui vous a aidé quand vous alliez mal? Nous. Alors, c’est pas de vos affaires qui est cette personne. Nous sommes comme ça dans l’église. Peu importe ton passé, ta vie, nous venons à ton aide.

J’entrai donc dans l’infirmerie pour laisser la femme se faire soigner par les bonnes sœurs, quand soudain je crus bon d’amener la demoiselle à un endroit ‘’isolé’’ où je pourrais lui parler des ghost, car le temps urgeait, l’équilibre du monde était en péril et puis bon, cette épreuve devait être un signe du Créateur, pas de doute!
Je pris alors de l’onguent et des bandages dans les armoires, je bifurquai alors jusque dans ma chambre et je jeter la femme sur mon lit qui semblait terrorisée par l’orage d’une manière peu galante et je déclarai, en pointant la femme du doigt:

-Toi! Je vais m’occuper de ta cheville, ne bouge plus et je t’en prie, appelle-moi Frau. C’est un peu plus séduisant que pervers… Ok? Et puis pas de rouspètes. Les sœurs sont trop occupées. Je vais m’en charger maintenant.

Un petit mensonge, dans ces occasions là n’avait jamais tué personne, hein? Je voulais vraiment discuter avec elle. Il le fallait et malgré les règles de confidentialité de l’église. Pour le bien du monde. Pour l’avenir. Je le devais! Et fallait dire que ça serait pas ma première règle que j’enfreindrais.
Je m’agenouillai alors au bord du lit et commençai à appliquer un peu de désinfectant ainsi que de la crème antibiotique avant de tenter de bander le tout, car sincèrement, c’était pas joli à voir. Mais bon, elle s’en sortirait… ça ne semblait que foulée selon moi.

*Faudra vraiment que je montre ça à Libelle, mais pour le moment…*

Je m’assis au bord du lit et déclarai de ce même ton excédé :

-Tu vas encore me bouder longtemps? J’ai un visage si effrayant que ça?

Je soupirai. Je n’avais pas l’impression que j’obtiendrais la discussion que je rêvais avec elle si je n’y allais pas directement, alors, je me relevai, fermai la porte et me mis à quelques centimètres d’elle pour lui demander dans un souffle (pour qu’on ne m’entende pas) :

-Tu es une Seven Ghost, n’est-ce pas? Je n’ai pas pu voir si tu étais Ea ou Randakalt, ayant rapidement caché ta marque, mais tu ne peux plus me mentir, je sais tout et je dois t’avouer que tu arrives au bon moment. Le monde et moi avons besoin de toi.

Oui, oui, je venais de lui balancer un truc aussi important et intense comme si j’aurais parlé de la pluie et du beau temps, mais je n’avais pas le temps de faire mumuse avec les manières longtemps. Je n’étais pas terriblement patient non plus.

*Aurais-je trouvé une des nôtres? Ça serait merveilleux, quoique cette fille à un méchant caractère. Enfin, un peu comme moi, han! Ahahaha!*

Invité

J'avais, certes, arrêté de gigoter dans tous les sens, mais restait tout de même que c'était inconfortable cette position. C'est alors qu'il me demandait si je voulais un carrosse. Un carrosse ? Je n'ai jamais dit ça ! J'aurais pu marché en l'utilisant de béquille ou il aurait très bien pu me porter comme une princesse à la place. Au moins, ça aurait été beaucoup plus confortable ! Un soupire s'échappa de mes lèvres, complètement découragée. Cependant, mes doigts serraient le tissus de la soutane du blondinet. Malgré que nous étions à l'intérieur, je continuais de trembler.

Lors de notre marche vers l'infirmerie, les murmures des personnes qu'ils rencontrèrent sur la route la fit rougir légèrement. Pourquoi on se posait plein de questions à son sujet ? Elle n'était qu'une fille banale comme toutes les autres après tout... Enfin, pas si banale que ça. C'est alors que l'évêque cacha ma main droite, celle qui avait la marque. J'avais retiré mes mains de mes oreilles, mais je gardais tout de même les yeux fermer. Les minutes s'écoulèrent sans même que je m'en rende compte. À vrai dire, j'étais en train de m'endormir. Cependant, le choc que j'eus dans le dos me les fit ouvrir bien rapidement.

Frau:

Croisant les bras, je soupirais pour une énième fois. Après tout, je ne pouvais pas rouspéter, aussi bien soupirer alors. Le grondement du tonnerre m'arracha un cri. Mes mains se plaquèrent sur mes yeux alors que les tremblements de mon corps reprirent de plus belles. J'essayais tout de même d'essayer de me calmer. Mon corps se redressa pour s'asseoir et observer le bandage. Bon... ce n'était, certes, pas très joli, mais c'était mieux que rien. Frau me demanda alors si j'allais le bouder longtemps. Quelle question... Pour toute réponse, seul le silence régnait dans la pièce hormis l'orage qui semblait se dissiper petit à petit, à mon plus grand soulagement. Le suivant du regard, il se leva pour fermer la porte et se place tout près de moi. Mes joues s'empourprèrent immédiatement et les battements de mon coeur accélérèrent. Qu'est-ce qui lui prenait, à mon coeur, pour battre si vite ?! Il murmura au creux de mon oreille pour que personne n'entende :

Frau:

Un peu plus et je m'étouffais avec ma salive. Je toussais un petit moment, essayant de m'éloigner de lui tout en restant sur le lit. Mes yeux étaient écarquillés. Voilà que mon secret avait été découvert ! Et dire que je voulais que personne ne le sache ! C'était fichu... Je plongeais alors mon regard vairon dans son regard azur. Malgré qu'il était plutôt brutal, il avait tout de même de beaux yeux. Je restais ainsi de longue minute avant de prendre une grande inspiration.

- Félicitation Sherlock, vous m'avez découverte. Et dire que je voulais que ce soit un secret. C'est plutôt raté... non ? dis-je alors qu'un petit sourire apparut sur mon visage. Haussant les épaules, je poursuivis. Je suis Randkalt, le Ghost qui apaise.

Je regardais alors à l'extérieur. La pluie avait cessée et l'orage aussi. La pleine lune éclairait la pièce.

- Enfin... L'orage est passé. Je suis désolée de vous avoir sauter dessus tout à l'heure. J'ai peur des orages.

Je baissais la tête, un peu honteuse. Un nouveau frisson parcourut mon corps et me fit éternuer. Cet éternuement ressemblait à un petit bruit de souris qui me rendais plutôt mignonne. Un peu gênée, je détournais le regard. M'adossant au mur, je pris un oreiller dans mes bras et le serra tout contre moi. Je pliais ma jambe valide vers moi, posant ma tête dessus alors que je continuais d'observer l'évêque.

- Dites-moi... pourquoi... pourquoi savez-vous qui je suis ? Pourquoi vous savez qu'ils existent ? Seriez-vous un...

Je ne terminais pas ma phrase. Il était peut-être blond, mais pas idiot. Enfin, je l'espérais. Allait-il comprendre la fin de ma phrase ? Peut-être que oui, peut-être que non. Cependant, je commençais sérieusement à avoir froid, j'avais même la chair de poule ! Aurais-je attrapé froid ?

La demoiselle était mitigée entre le malaise et l'irritation, je le sentais très bien dans sa voix et dans toutes les fibres de son corps. Ça me faisait un peu rire tout ça. Cette femme qui paraissait si sûre d'elle et si fière devenait dépendante de moi. En tant qu'Évèque cette situation pouvait être normale, mais c'est plutôt le rebelle en moi qui s'en moquait un peu, car j'avais carrément l'impression qu'une femme venait de tomber entre mes bras.

*C'est quoi cette pensée-là?!?*

Yume:

L'attitude à demi-sérieuse et à demi-irritée de la femme était tout aussi amusante, mais en vérité c'était plutôt le fait d'avoir retrouvé une autre Seven Ghost qui me réjouissait.

*Ok, ok, je l'avoue, j'ai le coeur qui veut me sortir de la poitrine quand je la regarde et j'ai des frissons partout, je dois l'avouer... je me cherche des excuses mais en fait OO je me meurs d'envie de la connaître plus profondément, mais non pas profondément dans ce sens, mais vous savez, la connaître, han, ahaha.*

Enfin.

J'étais pour lui poser des milliers de question malgré les lois de l'église qui me faisait promettre de ne pas insister à savoir la vie des passants dans ce lieu Saint, quand soudain, la demoiselle aux cheveux roses, regarda la fenêtre et déclara, d'un air tout à fait mignon:

Yume:

Et hou là là, ce n'était pas que sa voix qui était mignonne, mais son attitude aussi, wahou! Elle était trop craquante quand.... quand elle n'était plus fâché. Alors, prenant un air de gentleman je m'approchai d'elle et lui fit un sourire brillant en affirmant, la regardant dans ses yeux vairons:

-Mais je vous avais dit que je ferais fuir l'orage, belle demoiselle.

Et voilà que je souriais de cette manière perverse que cette jeune femme réprouvait tant. Si je ne voulais pas qu'elle fuit encore, je devrais me calmer, mais elle l'avait cherché en étant aussi belle, non mais, espèce de vieux jiji là-haut, c'était quoi encore cette épreuve?

Enfin, je le remerciais quand même d'Avoir fait de Randkalt une femme cette fois et une femme vraiment bien roulée, c'était le jack pot d'avoir une future ''collègue'' Ghost aussi canonne. Si bien sûr elle arriverait à me tolérer; on s'arrangerait pour, qui pouvait m'en vouloir après avoir regardé le fond de mon âme à travers mes yeux profond?

*Hum... tous ceux qui connaissent ton passé.*

J'étais presque pour oublier mon but premier de notre rencontre et m'asseoir à ses côtés pour la masser ou opérer tout genre de rapprochements qu'on pouvait imaginer, quand soudain Randkalt me réveilla en disant:

Yume:

Je regardai alors la femme d'un regard tout aussi charmeur et enlevai mon gant avant de déclarer:

-Tu ne me reconnais pas, Rand? Ahaha, tu sais, le gars qui faisait les quatre cents coups? Bah, c'est moi, Zehel.

Je réalisai alors que ce Ghost connaissait mes deux identités, mais que je ne savais toujours pas le nom de cette rose. Je lui demandai:

-Mais avant que je vous parle davantage, parlez-moi donc un peu de vous, mademoiselle, comment en êtes vous arrivez là et que faites-vous ici? C'est pour mes beaux yeux, j'en suis certain.

Je ricanai... puis, je lui fis un petit clin d'oeil charmeur avant de s'asseoir à côté d'elle et déposer sa main marqué sur celle de Ghost de Randkalt. IJe murmurai:

-Je suis si content de t'avoir trouvée, à croire que c'est le Créateur lui-même qui t'a amené à moi, mais au fait, tu es violente et farouche pour le dieu de l'apaisement. Ahaha, faudra que tu me montres ton pouvoir pour que je sois convaincu que tu ne te moques pas de moi.

Mais en fait, c'était plus que clair.

*Nous sommes maintenant réunis pour la quête de l'équilibre.*

J'étais maintenant rassuré, enfin nous pourrions repartir en quête d'un nouvel ordre de paix si bien sûr... cette tigresse voulait coopérer. Elle ne semblait pas avoir un caractère très facile à approcher.

*Comme le mien d'ailleurs, on devrait s'entendre et s'amuser de toute sorte de manière.*

J'avais encore un sourire et un regard des plus pervers. Malgré mes bonnes intentions, je ne pouvais faire autrement qu'être ce que j'étais.

Invité

Frau:

Frau:

Frau:

Dois-je vraiment te le prouver ? Tu risquerais de t'endormir si je décide de l'utiliser sur toi, mon chou... Mais je veux bien te dire mon secret.

L'ancien Randkalt m'a parlée de toi. Je sens que je vais bien m'amuser à t'avoir !

Je suis capable d'apaiser le coeur et l'âme des gens qui écoutent mes chansons ou qui écoutent les mélodies que je jouent. Cependant, je l'active seulement lorsque je le veux. Sauf qu'il y a une contre-partie à l'utilisation de ce pouvoir, mais ça, je le garde pour moi

Je ne pouvais m’empêcher de regarder la femme des pieds, à la tête, passant bien sûr par son adorable pigeonnant. Elle était si belle, était-ce dieu possible? Qu’elle était donc cette épreuve d’abstinence? Non, le vieux, tu n’es vraiment pas correct avec moi, inventer des lois comme les Évêques doivent être chastes et purs et… et HAN?!?! La femme vient-elle vraiment de me pousser sur le lit, m’accrochant par le torse et s’accroupissant sur moi comme une adorable féline bien domptée? Heu… je devais m’être frappé la tête à quelque part et rêver, car tout ça me semblait si surnaturel. M’agrippant par les poignets d’une manière toute sensuelle et parlant d’un ton à en faire fondre un glacier de l’Alaska, elle me déclara :

Yume:

Mon cœur battait la chamade, mon esprit perdait lentement toute rationalité. Je déclarai d’une voix suave aussi, ne pouvant m’empêcher de caresser le doux visage et les belles courbes de la femme :

-Vois-tu, si Castor n’apprend rien, moi je suis d’accord pour toute sorte d’apaisement, beauté céleste!

Mon visage s’empourprait, ma respiration s’accélérait et…
BANG! Retour à la réalité.

Yume:

Elle lâcha mes poignets et tomba à côté de moi, m’observant doucement. Je ne comprenais plus rien. C’était quoi ce jeu débile? J’avais une réputation aussi vilaine que ça? Espèce de Randkalt, tu aurais pu te la fermer. Maintenant j’ai l’air de quoi? Je soupirai, me relevant à moitié, lançant un oreiller sur la femme et j’ajoutant:

- Tu sais que tu n’Es pas drôle, han?!?! è_é Non mais me prendre pour un idiot.

Je me tournai du côté opposé au regard perçant de la femme, ne sachant même pas pourquoi je boudais. Pourquoi je réagissais ainsi? Je venais de trouver une nouvelle sœur ghost et nous pourrions aller à la quête de l’équilibre, c’était quoi cet attitude enfantine?

Je murmurai alors, d'une voix plus sombre, soudainement pris d’une tristesse que je ne pouvais comprendre d’où elle venait :

-Tu apaises vraiment tous les cœurs, belle ange?

Mais c’était quoi cette demande indirecte? Que m’arrivait-il? Je ne pouvais le dire, mais je me sentais subitement démuni, comme si la simple présence du dieu de l’apaisement faisait sortir en moi toute la noirceur que je tentais de retenir dans mon cœur, de cacher au monde. D’ailleurs, ma marque de Zehel, depuis que j’avais touché la peau froide de Yume, me pinçait, me brûlait. Avais-je le droit d’être heureux? De me sentir bien? C’était à se le demander. J’avais soudainement honte d’être ce que j’étais auprès de cette femme si belle, si adorable. C’était à peine si je me reconnaissais. Puis, je passai ma main dans mes cheveux pour me resaisir et sautai d’un bond au sol. J'ajoutai alors, émettant un petit rire nerveux -fuyant son regard maintenant- :

-Excusez-moi, reposez-vous, je reviendrai vous voir plus tard. Je vais aller prendre l'air maintenant que vous avez fait revenir le soleil.

Même troublé, je tentais le charme, rah là là! Mais bon, cette réplique était en fait qu’une excuse bidon. J’avais soudainement vraiment mal en dedans et je ne voulais pas le faire voir à cette beauté de la nature. Sacré moi et mon orgueil.

Invité

Allongée à côté de lui, je le regardais, un peu amusée d'avoir joué avec lui. Certes, ce n'était pas forcément correcte, mais je devais bien me divertir un peu si je devais rester dans cette chambre jusqu'à ce que ma cheville guérisse. Si je le désirais, je n'aurais qu'à me soigner et déguerpir d'ici. Sauf que quelque chose en cet évêque m'intriguait. Il se redressa à demi et osa même me lancer un oreiller. Je lâchais un petit "Hey !" de surprise.

Frau:

Plaquant une main sur ma bouche, je me retenais pour ne pas rire devant lui. Un petit soupire s'échappa de mes lèvres alors que je l'observais me bouder. Il ressemblait beaucoup plus à un gamin qu'à un évêque viril... J'eus le réflexe de m'approcher de lui. Ma main se leva pour aller se poser sur son épaule, mais elle ne le toucha pas. Son petit murmure rempli de tristesse éveilla quelque chose en moi. Me demandait-il de l'aide indirectement ou bien n'est-ce que pour vérifier si ce que je disais était vrai ? Ma main resta suspendue dans les air. Un petit sourire attendrissant se peigna sur mon visage. Bien qu'il disparut bien rapidement, j'étais un peu attendrit qu'il s'ouvre de manière indirecte à moi.

Je m'assoyais sur le bord du lit, l'observant se lever d'un bond. Un petit rire que je trouvais plutôt nerveux se fit entendre avant que Frau ne me dise :

Frau:

Il me vouvoyais maintenant ? Je fronçais légèrement les sourcils, l'observant d'un air surpris. J'essayais de le regarder dans les yeux, mais il évitait mon regard à chaque fois. Que lui arrivait-il ? L'avais-je vexé ? Était-il mal à l'aise ? Je n'en savais trop rien... Un petit mouvement de la main et voilà que j'apaisais légèrement ma douleur à la cheville sans pour autant la soigner. Je me levais, m'efforçant de marcher sur mes deux pieds sans trop boiter. Je me plaçais devant lui, posant un main sur son bras, le caressant.

- Reste, je t'en pris... Tu m'as aidé et je t'ai mal traité. C'est maintenant à mon tour de t'aider. Ton coeur est envahi par les ténèbres, je le sais, je le ressens. Laisse-moi t'apaiser en guise de remerciement.

Le tirant par le bras avec douceur, je le forçais à s'asseoir au cas où il s'endormirait. Cela arrivait souvent lorsque je me concentrais sur une seule personne. Enfin, tout dépend du nombre de ténèbres régnant dans son coeur. Peut-être n'allais-je pas lui retirer complètement cet part obscur, mais j'allais pouvoir l'adoucir au moins. Ma voix d'ange résonna dans la chambre. Petit à petit j'activais mon pouvoir d'apaisement. Qu'il le veuille ou non, je l'apaiserais. S'il ne voulait pas, il n'avait qu'à sortir de la pièce. Mes yeux se fermèrent pour que je puisse mieux me concentrer.

Hitomi no Kotoe

Plus je chantais, plus je sentais les ténèbres m'envahirent, mais ce qui était le plus surprenant, c'était que ces ténèbres étaient... Comment dire... plus épaisses que les autres. Plus sombres, plus obscurs. Comme s'il avait gardé tout cela au fond de lui. Arrêtant au milieu de la chanson, je toussais légèrement, incapable de lui en retirer plus. Il y en avait tellement ! La marque de Randkalt située sur ma main droite chauffait légèrement. Le regard surpris, je dévisageais l'Évêque blond à mes côtés. Comment se faisait-il qu'il possède autant de ténèbres ? Qui était-il réellement ?

Spoiler:

Un ange, un véritable ange venait d'apparaître devant moi et me caressait comme si nous étions amants. Et malgré tout, j’avais froid et je me sentais si triste que j’avais l’impression de me noyer en moi-même. Je devais sortir d’ici et vite, je n’en pouvais plus. Cette demoiselle, cette nouvelle hôte de Randkalt, me faisait chavirer dans tous les sens du terme. Je n'avais pas le droit d'accéder ainsi à autant de lumière, mon organisme le refusait...

...

Autant je la trouvais adorable, appétissante, charmante; autant son aura me pinçait le cœur, me chamboulait. Je déposai mon pied dans l’entrebâillement de la porte, faisant mine de partir, mais je ne le fis pas pour une raison qui m’était encore obscure...

Yume:

Enfin, je crois que dès que cette douce main eut touché mon bras, cette demoiselle me suppliant de rester, je figeai sur place même si au fond de moi ça criait en dedans, ça disait :

*Fuis , elle ne doit pas voir ça, elle ne doit pas comprendre. Ne rend pas cet ange impur. Fuis Zehel, FUIS pendant que tu le peux encore!!!

Non, je ne voulais pas déterrer ses ténèbres, non, je devais partir… je devais fuir. Il fallait que je la protège de moi-même, elle n’avait pas intérêt à toucher à ma noirceur. Personne, même elle ne pourrait rien contre celles-ci : c’était une lutte perdue à l’avance.

Et pourquoi au juste j’avais murmuré ces mots… si c’était pour m’enfuir par la suite comme un voleur? Peut-être qu’inconsciemment je n’en pouvais plus de porter ce fardeau seul, mais… je le devais. Je n’avais pas le choix. C’était la malédiction dont dieu m’avait imparti. Je devais la supporter la tête haute et…

Elle m’entraîna alors sur mon lit, non de cette façon qui est synonyme d’ébats amoureux, mais bien d’une manière toute maternelle, remplie de douceur, de bonté : comme une mère avec son petit, en fait. Je tentais de me désister de son pouvoir en me débattant et en hurlant (je n’étais pas un gamin, non de Dieu! èé):

-CESSE, non, tu n’as pas à supporter ça… je t’en prie, je n’aurais jamais dû murmurer ces mots, je… LÂCHE-MOI!!! ARRÊTE, YUME!!

En moi, il y avait un mélange de douceur, de chaleur qui se confrontait à une horrible envie de tout abandonner, d’éclater en sanglots : je n’étais pas capable de me laisser aller à autant de générosité, d’apaisement.

Enfin. Je ne devais pas pleurer, non, pas devant une femme… J’allais perdre la face. Elle allait rire de moi. Ce n’était pas digne de l’homme que j’étais, non… je devais résister.

Et puis comment j’en étais arrivé là déjà? Cette femme était censée se reposer ici, être blessée et me détester… quel était ce mélo?!?! NON MAIS!!!

À la dernière tentative que je pris pour me désister du pouvoir angélique de cette femme qui chantait comme une déesse, je finis par lui donner un coup mollement et m’affaisser contre sa poitrine (et oui même mon inconscient était pervers), somnolant. Je ne pouvais plus résister. Son pouvoir était trop fort. Cette chanson était trop douce, langoureuse et apaisante. Même moi, je ne pouvais plus être réticent à ses charmes naturels.

Je murmurai dans mon demi-sommeil:

-Je ne veux plus jamais perdre...

Je voyais défiler épisodiquement des images de mon passé, de tout ce que j’avais vécu auprès des skypirates avant et après la mort de mes parents et de mes amis et… je revivais clairement ma mort et ce moment où j’avais hérité des pouvoirs de Zehel et de sa malédiction. Pendant que je rêvais ainsi, quelques larmes roulaient sur mes joues sans que je ne m’en rende compte et…

Kof!, kof!, kof!

Une toux plutôt profonde me réveilla, celle de la demoiselle qui me tenait par l’épaule pour que je ne tombe pas. Je regardai confusément autour de moi quelques instants, puis je touchai alors mes joues humides de larmes et je réalisai que j’avais fini par succomber aux larmes à la fin. J’avais honte, comme j’avais honte. Que penserait-elle de moi?

La femme, comme je l’avais prévu, me regardait de manière très douteuse, attendant sans doute des explications. Mais je n’allais pas lui en donner. J’étais bien trop fier. Je raclai ma gorge, me relevai et déclarai, gesticulant, pointant du doigt énergétiquement mon visage et mon entourage tour à tour pendant que je lançais ces salades:

-èé Oublie ce qui vient de se passer, je ne sais pas ce qui m’a pris, ok? Je vais très bien… c’est sans doute l’église qui est trop poussiéreuse et la fatigue qui m’a amené à délirer un moment. Ne fais pas attention à ça et puis, je vois que tu vas mieux, rentre donc chez toi, ça vaudra mieux pour toi.

Mon orgueil disait ça, mais mon cœur, lui, ne voulait pas que Yume parte. Il désirait plus que tout la connaître, sentir l’odeur de son parfum, écouter sa voix d’ange. Toutefois, je ne pouvais supporter d’avoir été aussi vulnérable devant quelqu’un : SURTOUT devant une telle perle. Alors, je préférais nier tout même si ça voulait dire continuer à souffrir en silence.

Je tournai ainsi de nouveau le dos à la demoiselle, fumant une tope pour me ressaisir.

*Mais vraiment, c’est quoi cette histoire? Je peux savoir ce que tu as prévu pour la suite, le vieux, ça commence à m’inquiéter tes interventions, espèce de sadique!

Invité

De la résistance de sa part, mais en vain. À quoi bon fuir mon chant, fuir ma douceur éternelle ? Personne ne peut me résister. Tout le monde succombe un jour ou l'autre à mon chant, c'est inévitable.

*Je t'aurais Zehel, coûte que coûte, crois-moi ! Tu ne m'échapperas pas. Oh non... crois-moi mon cher ami... C'est une promesse.*

***

Entre les murs de cette chambre peu meublée résonnait cette voix mélodieuse dont le créateur m'avait offert. Plus je chassais les ténèbres qui envahissaient Frau, plus une brûlure chauffait le dos de ma main droite. Celle où la marque de Randkalt avait décidé de se loger. Mes yeux se fermèrent pour pouvoir me concentrer sur mon pouvoir, mais surtout pour ses ténèbres. Elles n'étaient pas normales si je peux dire ça ainsi. Elles étaient beaucoup plus sombres que celles des autres personnes que j'avais rencontrées sur ma route. Peut-être était-ce le fait qu'il était un Seven Ghost, tout comme moi, et qu'il ait eu un passé douloureux qui faisait en sorte que ses ténèbres soient si visqueuses, si étouffantes. Malgré le poids de sa tête que je sentais sur ma poitrine, je n'osais pas vraiment le réveiller. Il fallait qu'il se repose, qu'il se vide de cette part d'ombre.

Une, puis deux, puis trois perles salées coulèrent le long des joues de cet évêque si énervant, mais à la fois au coeur généreux et orgueilleux. Elles vinrent s'écraser sur mes cuisses. Souffrait-il tant que cela ? Tant de mystères l'entouraient. Bientôt, du moins je l'espère, je les découvrirais qu'il le veuille ou non. Je veux savoir qui il est réellement. Je me posais tellement de questions à son sujet en ce moment-même quand soudain...

Kof ! Kof ! Kof !

Une toux m'arracha à ma concentration. J'arrêtais aussitôt de chanter, incapable d'aspirer une partie de plus de cette ombre. D'une main, je tenais Frau pour éviter qu'il ne tombe alors que de l'autre main je serrais mon chandail au niveau du coeur. Quelle douleur ! Ce n'était pas normal, oh non... Je le dévisageais. Non pas parce que je souffrais ou parce qu'il avait pleuré. Je le dévisageais à cause de la surprise, surprise par autant de noirceur. J'ouvris la bouche pour lui poser une tonne de questions, mais il fut plus rapide que moi. Gesticulant dans tous les sens, il me sentit l'un de ces mensonges si idiots :

Frau:

Et le voilà maintenant dos à moi en train de fumer une clope. Génial... Il me mettait à la porte maintenant. Enfin, pas tout à faire, mais presque. Je me levais alors du lit, résignée.

- Très bien alors. Je vais m'en aller puisque c'est ce que tu veux...

La tête haute, je marchais vers la porte ou plutôt, je boitais. Il n'était pas question que je soigne ma cheville, pas devant lui du moins. Ma blessure me donnait un prétexte pour rester à ses côtés et découvrir qui il était. Alors pourquoi gâcher cette occasion. Malheureusement, si je devais quitter l'Église, je devrais d'une manière ou d'une autre me soigner si je voulais rentrer au plus vite chez moi. Je continuais d'avancer. Lorsque je fus arrivée au cadre de la porte, j'y déposais ma main droite dont je cachais ma marque grâce à mon chandail à manche longue. Lentement, mais surement, je me retournais à moitié vers le beau blond qui était là, depuis au beau milieu de la pièce. Je ne pus dire ce que mon regard exprimait. Surement une part de tristesse mélangée à de l'incompréhension et des regrets. Nos regards se croisèrent un instant, puis je déviais le mien avant de m'engager dans le couloir. Il n'allait certainement pas me rattraper... Après tout, n'était-ce pas lui qui m'avait dit de partir, que c'était mieux pour moi ? Un long soupire s'échappait de mes lèvres, résonnant dans le couloir vide à cet heure-ci de la nuit.

Âme généreuse coincée dans une enveloppe d’orgueil quasi-maladive. Qu’est-ce que je venais de faire là, nom de Dieu! Je venais de virer de ma chambre un ange tombé du ciel, qui plus est, venait de tant apaiser mon cœur que je ne crois pas me souvenir d'un moment où je m’aurais senti aussi léger dans mon corps et dans mon esprit comme si… comme si jamais rien n’avait obscurci mes pas. Et en plus, cette belle femme avait réussi à me faire chavirer.

Yume:

Un ange, oui, un véritable ange avec des atouts féminins et avec une voix à en faire fondre tous les ice-berg qui ont coulé le Titanic! Ah là là, j’étais idiot ou quoi? Pourquoi restais-je ainsi le dos tourné à fumer? Voulais-je oublier à ce point? Voulais-je donc renier le monde? Et qu’est-ce que je faisais Évêque si j’étais aussi vil? Je soupirai. J’avais de la difficulté à colliger mon tempérament orageux avec ce qui était attendu de moi: faire la Volonté de Dieu et sauver des âmes perdues… C’était un perpétuel débat avec moi-même.

Je finis par me retourner un instant réalisant que la demoiselle était orgueilleuse aussi et me semblait butée à ne pas soigner sa cheville. Non mais, quand tu as un pouvoir comme elle, pourquoi ne pas te soigner toi-même? Pourquoi ''soigner'' un gars comme moi, brute et imbécile à la place? Peut-être était-ce par empathie. Oui, c’était pour ça. C’était la tâche principale des anges de sauver les gens, mais ce petit angelot frapperait plusieurs murs avec moi : j’étais tout un cas et je n’avais pas l’intention de l’aider à m’aider. Je ne voulais pas qu’on découvre qui j’étais : je préférais garder entre moi et la réalité un aura de mystères toute calculée pour protéger les autres.

*C’est ça, aller, fuis, fuis pour enfin être protégée, loin de mon ombre.

C’est ça que ma tête disait; c’était le contraire que mon cœur criait. Au simple contact visuel avec elle, je pus ressentir une part de tristesse, tristesse que je lui avais sans doute donnée avec ma part d’ombre et avec l’attitude de rustre à laquelle je venais de la traiter. Ce n'était pas digne d'un gentleman, non! Et c’était un méchant coup que je venais de donner à l’église, si Castor et mes supérieurs venaient à apprendre que j’avais virer quelqu’un dans le besoin… on me crierait dessus à coup sûr et ah et puis c’est pas comme si je n’y étais pas habitué à la fin.

Elle finit par sortir de ma chambre avec un peu de difficulté et d’hésitation. Pourquoi hésitait-elle? Pas pour moi, j’espère.

…

Poussé par je-ne-sais-quelle pulsion, je sortis en trombe de ma chambre et la suivit du regard jusqu’à temps qu’elle soupire. On dit bien cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire? Ne me dites pas qu’elle veut vraiment rester avec moi? Non mais…

Je m’approchai dans un élan et je me plantai devant elle, les mains sur mes hanches, la sermonnant :

-Non mais, madame est capable de soigner les autres, mais elle ne se soigne pas? C’est quoi ce complot pour me faire sentir mal à l’aise? Je peux savoir où tu crois aller sans te soigner? T'es idiote ou quoi èé!

J’avais l’air nerveux et fâché, mais en fait j’étais inquiet et je disais implicitement que je désirais m’excuser pour tout à l’heure, mais il ne fallait pas m’en vouloir pour ce manque d’informations, je n’étais tout simplement pas doué pour m’exprimer. J’ajoutai, me calmant un peu, la forçant à se soutenir à moi :

-Et puis je crois que Castor m’en ferait salement baver s’il apprenait que je venais de virer un des nôtres aussi facilement et…

J’arrêtai un moment ma cadence et je plongeai mon regard profond dans le sien en disant, plus doucement :

-Et… je m’en voudrais toute ma vie d’avoir mis la plus belle femme du monde hors de ma chambre.

D’un geste plutôt inhabituel, je retournai Yume face à moi et je la serrai tout contre mon cœur, murmurant :

-Mon ange gardien.

Jamais je ne pus dire ce qui me poussa à dire ces mots, à poser ces gestes, mais je sens qu’un vieux jiji, lui, l’avait écrit plus tôt dans les tortueux liens du destin. Des liens solides et divins qui ne peuvent être coupés par ma faux.

Invité

Lentement, mais surement, je déambulais dans le couloir. Je ne voulais pas utiliser mon zaiphon, non. Pas tout de suite, pas devant lui. Il connait déjà l'existence de mon pouvoir d'apaisement. Il n'était pas question qu'il découvre le type de zaiphon que j'utilisais. Il le découvrirait en temps et lieu. La tête basse, j'avançais, perdue dans mes propres pensées. Quelque part au plus profond de mon coeur, une partie de celui-ci souhaitait rester près de lui. Pourquoi ? Peut-être pour apprendre à mieux le connaître, à savoir qui il est. Un long soupire s'échappa de mes lèvres.

C'est alors que je sursautais. Frau était là, devant moi, les mains sur les hanches. Les yeux écarquillés de surprise, je l'écoutais me sermonner. J'en restais bouche bée. Moi qui souhaitais lui faire croire que je ne pouvais pas me soigner, c'était la meilleure celle-là ! Il avait deviné tout seul ma parole ! Voilà, j'étais démasquée. Que faire ? Que cela m'énerve de ne pas savoir comment réagir ! Pour seule réponse, je déviais le regard, un peu honteuse, je devais bien l'avouer. Sans pouvoir réagir, il me força à me soutenir à lui. Je ne résignais pas. Sa présence me rassurait en quelque sorte.

Frau:

Appuyée sur lui, nous reprenions le chemin inverse pour revenir à sa chambre. Il ralentit lentement et rajouta d'une voix douce que je ne le crus incapable d'avoir :

Frau:

Mes joues prirent une jolie teinte rosée, voir même pivoine. Avais-je bien entendu ?! J'étais décidément troublée. Nos regards accrochés l'un à l'autre, je me perdais dans l'océan de ses yeux.

- Qu... quoi ? bégayais-je.

Je devais certainement rêver. Cet homme ne pouvait pas m'avoir complimentée sur mon apparence. Je ne pouvais pas être la plus belle femme du monde à ces yeux. Alors que je voulais continuer d'avancer, il me retourna pour être face à lui et me serra tout contre son coeur. Ce geste si inhabituel me troubla encore plus. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine. Ce n'était pas normal, non pas du tout.

Que m'arrivait-il ? Je paniquais. Voilà ce qui m'arrivait en ce moment-même. Je m'étais promis de ne plus m'attacher aux gens que je rencontrais. Je ne pouvais pas devenir plus proche, plus amicale avec lui. C'était tout simplement... impossible. Toutes ces personnes qui m'avaient côtoyée par le passé et qui sont morts par ma faute. Non. Je ne voulais pas que cela recommence.

Des larmes se mirent à couler le long de mes joues à ces simples souvenirs. Délicatement, je posais mes mains sur son torse et exerçais une légère pression comme si je voulais l'éloigner de moi.

- Non, murmurais-je. Je ne peux pas m'attacher à toi... Pardonne-moi...

Les larmes semblèrent briller sous les flammes des quelques chandeliers se situant dans le couloir. Avec regret, je dus activer mon zaiphon curatif pour soigner complètement ma cheville. Avec force et douceur, je l'éloignais de moi. Rapidement, je me suis mise à courir dans les couloirs, m'éloignant ainsi de lui et de sa chambre. Les larmes ne cessèrent de couler sur mes joues. Je tournais à gauche, puis à droite, ne sachant pas vraiment où j'allais. Croyant qu'il m'avait perdue de vu, je me laissais glisser le long d'un mur dans un couloir non loin de celle de sa chambre. Les jambes repliés vers moi, mes bras les entourant et ma tête sur mes genoux, je sanglotais. Je revoyais tous ces morts, tant de morts et tout cela par ma faute. Je souffrais depuis tant d'années en silence et voilà qu'aujourd'hui cette plaie c'était ouverte de nouveau par cette rencontre inattendue. Pourquoi cela m'arrivait-il ? Pourquoi avais-je peur de m'attacher aux gens ? Pourquoi ne cessais-je de fuir ?

Spoiler:

J’avais l’impression que le temps venait d’arrêter pendant cette brève accolade, pendant que mon regard soutenait celui vairon de la belle dame devant moi. Oui, pendant ce court instant, j’avais enfin le sentiment de revivre pour quelque chose même si en réalité, je ne connaissais rien de cette femme et que je ne pouvais pas réellement aller très loin dans notre relation vu mes engagements avec le Seigneur et mes fidèles (~~enfin, c’est ce qu’on me disait, fallait dire que moi parfois les lois *siflotte~~*), mais quelque chose en moi me disait étrangement que Zehel avait trouvé son port, son âme sœur en quelque sorte. Ah là là, mais qu’est-ce que je pensais là? C’était quoi cette attitude vis-à-vis cette femme que j’avais d’abord trouvé si énervante? Yume m’avait ensorcelé avec son pouvoir, voilà la raison qui m’amenait petit à petit vers la déraison.

Yume:

Comme toujours, mon côté charmeur abusif venait de troubler quelqu’un. Ho, comme j’aimais voir les joues des belles femmes prendre cette teinte, mais étrangement, j’aimais encore plus voir celle de ce chat sauvage et si mignon réagir ainsi. J’avais l’impression de lui faire de l’effet moi aussi dans ce temps-là et ça me réchauffait doublement le cœur. Mais je lui devais bien quelques compliments et quelques gestes pour me faire pardonner d’avoir été un idiot de première, non mais!

Yume:

J’étais pour lancer une blague à la Frau quand soudain elle se défit de mon étreinte, semblant véritablement troublée à un point tel que quelques larmes roulaient sur ses joues. J’étais nul à ce point, au point de faire pleurer les belles demoiselles, de détruire les anges? Je le savais, mes ombres l’avaient complètement démolie. Pourquoi il avait fallu qu’elle voit et ressente ça? Je ne lui avais rien demandé ou en fait, un peu indirectement, mais il ne fallait pas s’épuiser pour moi! C'est elle qui m'Avait tent avec ses pouvoirs et charmes de sorcières, la vile et après elle faisait tout pour me rendre coupable... C’est moi qui devait me sacrifier pour les gens, on devait s’en balancer de ma condition èé, et puis… elle se sauva alors; moi, j’étais toujours figé, la regardant s’enfuir.

* Je ne peux m’attacher à toi, ho, je vois, elle a perdu beaucoup aussi. Au fond, c’était à s’y attendre, elle est une ghost aussi alors…

Toutefois, ce n’était pas vrai que j’allais la perdre de vue une seconde fois. Ho non, on ne se sauve pas de Zehel deux fois, ma chère! Je repartis aussi vite dans le corridor me dirigeant vers ma chambre, là où elle était recroquevillée dans une position tout à fait déplorable contre ma porte. Pauvre brebis éplorée, elle avait l’air si mal, je devais faire quelque chose, elle m’avait tant aidé mais… aider les humains non possédés n’était pas mon domaine. Je n’avais pas de pouvoir d’apaisement comme Yume, qu’est-ce que je pouvais bien faire, ma parole? Elle ne pouvait pas apaiser ses propres douleurs morales comme elle venait de le faire avec sa cheville ou peut-être elle ne voulait pas oublier, elle? Je commençai par avançer vers elle, d’abord silencieusement, puis au bout d’un instant, je lançai, avec ma ''délicatesse légendaire'' :

-Je n’aime pas voir les enfants et les jeunes femmes pleurer, ça me rend vraiment mal, alors sèche tes larmes, ok? Et puis pourquoi tu as été t’obscurcir avec mes démons, je t’avais dit d’arrêter, mais on ne m’écoute jamais moi et puis c’est quoi ce truc de je ne veux pas m’attacher à toi? Je n’ai jamais demandé ça, c’est jusque bon, hum…

Mon regard dévia. J’étais vraiment idiot! Réalisant que ce n’était sans doute pas ce qu’elle voulait entendre, je soupirai , frottant l’arrière de ma tête, visiblement mal à l’aise, puis je me penchai devant elle et je déclarai (traduction de ce que j’avais voulu dire la première fois):

[color=darkred]-Je devrais avoir honte d’avoir été aussi égoïste, j’ai rempli ton cœur d’ombre, pendant que toi aussi tu souffres tout autant que moi et j’aurais dû prendre ça en considération, non mais! Demande-moi n’importe quoi pour me faire pardonner et je le ferai. Je peux être gentleman quand je le veux et pas question de refuser mon aide parce que tu ne veux pas t’attacher à moi, sache que je peux être insistant quand je le veux èé. On ne me trouve pas facilement, mais quand on me connaît, on ne peut se départir de moi en claquant des doigts. [/i]

Je déposai ma main dans ses cheveux, les caressant tout à fait naturellement et j’ajoutai :

-Et sache que j’ai le devoir de t’écouter en retour de tout ce que tu as fait pour moi comme tu peux rester complètement muette, nous sommes comme ça à l’église. Quand j’aurai remboursé ma dette que j’ai envers toi, tu pourras partir quand tu veux, pas question de s’engager, mais laisse-moi une chance de me rattraper.

Tout était dit. J’attendais les réactions du chat sauvage avec nervosité. J’avais l’impression d’avoir gaffé sur toute la ligne.

*Frau, tu n’es vraiment pas doué…

J’avais seulement envie de me relever et m’enfermer dans ma chambre, tentant d’oublier ce qui venait d’arriver, mais je ne pouvais pas, je ne pouvais plus reculer : mon ange avait besoin de moi maintenant. Je lui devais la pareille.

Invité

Recroquevillée sur moi-même, je ne cessais de sangloter. Étant jeune, j'avais tout perdu, tout. Ma famille, ceux que j'aimais. Certes, un jour ou l'autre je les aurais perdus, mais pas de cette façon. Pas en les voyant mourir sous mes yeux à cause des zaiphons et des katanas. Je peux encore sentir l'odeur du sang, le sang chaud qui coulait sur mes vêtements après qu'on m'est tuée pour la première fois.

Frau:

Cette voix... Aucunement besoin de relever la tête pour savoir qui me parlait sur ce ton. C'était Frau. Il m'avait donc suivie ? Je resserrais mon étreinte autour de mes jambes.

***

Non, va-t-en... Ne me vois pas dans cet état. Fuis ! Cette part de faiblesse ne devait pas être dévoiler au grand jour. Tu vas me prendre pour une faible maintenant... Oh, mais peut-être est-ce mieux pour tendre mon piège ? Ha Ha Ha ! Oui ! Console-moi ! Console ce pauvre être fragile qu'est Yume. Plus tu t'attacheras à elle, plus elle voudra utiliser son pouvoir d'apaisement sur toi. Oui ! Vas-y ! Nourris-moi de tes ténèbres Zehel ! Que je la fasse souffrir encore plus ! Ha Ha Ha !

***

J'étais à bout de nerfs. J'étais prête à exploser. Je ne savais pas pourquoi, même si j'avais un petit doute. Prenant une grande inspiration, je me calmais petit à petit. Les ténèbres que je lui avais pris commençaient déjà à me rendre folle. Les larmes coulèrent toujours comme si elles voulaient me vider de tout l'eau de mon corps. Je l'écoutais silencieusement me réprimander.

Frau:

Lentement et doucement, je redressais la tête, plongeant mon regard inondé dans celui profond de cet évêque qui avait de la difficulté à s'exprimer correctement. Je me mordis la lèvre inférieure. Non, non, non ! Mes larmes coulèrent de plus belles. Sa main dans mes cheveux. Un geste d'affection qui me réconfortait quelque peu. Tout se passa si rapidement après qu'il m'aie dit de lui laisser une chance de se rattraper. Je me jetais dans ses bras, le faisant tomber assis sur le sol par la même occasion. Je m'agrippais après sa toge au niveau du torse, enfouissant ma tête tout contre lui. Je n'en pouvais plus. Il fallait que toutes mes émotions sortent. Je n'arrivais plus à contrôler mes larmes. Je n'avais parlé à personne depuis si longtemps de tout ce qui m'étais arrivée. Ressemblais-je à une enfant ? Surement...

- J'ai tant souffert Frau ! J'ai.... je les ai tous perdus... tous ! Je... je ne peux plus m'a... m'attacher aux gens. Ils meurent tous... tous par ma faute ! J'ai si peur Frau... si peur... sanglotais-je.

Sans m'en rendre compte, je serrais de plus en plus mon étreinte, je me blottissais de plus en plus contre lui. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas confiée, mais j'avais l'air si faible, si misérable à l'heure actuel. J'en avais presque honte, mais pourtant, je savais qu'il ne me jugerait pas. Après tout, n'est-il pas Évêque ?

- Tu ne peux rien pour moi... Frau... Il... Il n'y a aucun moyen de m'aider... Tu ne peux pas chasser les ténèbres qui règnent en moi... c'est... impossible...

Soudainement gênée, les joues humides, je relevais la tête vers lui. J'avais reçu peu d'affection depuis que j'étais jeune. J'allais lui demander quelque chose d'égoïste, mais j'en avais besoin. J'avais besoin de le lui demander. Après tout, il m'avait demandée de lui proposer n'importe quoi pour se faire pardonner, non ?

- Je... je manque... je...

Déviant le regard, j'ajoutais dans un souffle très bas :

- J'ai besoin d'affection...

Voilà, c'était dit. Il ne manquait plus qu'à savoir s'il avait compris ma requête ou non. Il n'était pas question que je répètes, oh ça non ! C'était si gênant... Du revers de la main, j'essuyais mes joues dont les larmes avaient cesser de les inonder. Je tombais de fatigue, mais je restais là, les mains appuyées contre son torse, le regardant du coin des yeux. J'étais nerveuse, gênée, faible, épuisée et bien autre encore...

Spoiler:

La douleur, ce sacré mal qui empêchait tout le monde d’avancer, de regarder vers l’avant,amenant tous à jeter constamment un œil sur son passé. Le temps avait beau passer, rien n’y faisait. Les plaies étaient toujours aussi vives, les coups aussi marquants.

Yume:

Cette demoiselle était donc prit par ce même mal de vivre que moi? Ho, comme je me sentais mal à l’aise d’avoir ajouté une couche de malheur sur les épaules de ce pauvre enfant. Ce n’était pas digne du poste que j’occupais. Ce n’était pas digne du gentleman que j’étais. Je ne pouvais maintenant qu’écouter et tenter de réconforter, au meilleur de mes capacités, cette belle femme. Je continuais de la caresser doucement, la berçant même dans mes bras forts et je murmurais ces paroles à son oreille:

- Tout doux, ma belle, tout doux, ça va aller, je suis là. Je sais que ce n’est pas grand-chose, mais je te jure que je ne laisserai aucune ombre, aucun kor, aucun militaire faire du mal à une belle femme comme toi. Tu as souffert, je le vois bien comme nous tous, ghost, mais sache que ce temps est révolu, car Dieu t’a choisi parce que tu es forte, parce qu’il savait que tu pouvais résister à tout ça et surtout que tu pouvais faire une différence. Tu as le cœur pur, Yume, tu es un ange, ne l’oublie pas… et puis, il ne t’a pas mis sur ma route pour rien. Je suis peut-être peu doué pour parler, mais je sais faire bien des choses que tu ignores. Alors arrête de dire que je ne peux rien faire pour toi, c’est blessant à la fin è.é parce que si je le pouvais, je porterais les souffrances de tous dans mon cœur, je porterais les ténèbres de l’humanité pour qu’elle se sente délivrée. Donc, je t’interdis d’essayer d’avaler mes ténèbres à nouveau, ok? C’est ma décision de souffrir pour les autres.

~~Han, han, je pouvais être censé quand je le voulais, /PAN/.~~ Je disais ces paroles comme si nous étions familiers, mais à quelque part en moi-même, j’avais l’impression que c’était ça que Yume voulait entendre. D’ailleurs, c’était les seuls mots tendres qui me venaient en bouche. Non. Je ne pouvais tolérer la souffrance humaine. Je ne voulais pas que personne porte le même fardeau que moi. Ho, pourquoi, Dieu, pourquoi faire tant souffrir tes enfants? Je ne comprendrais jamais. La vie d’un ghost était terrible. Nous mourions, puis nous souffrions éternellement de nos souvenirs, n’était-ce pas ça l’enfer? Enfin. Qu’importe mes propres douleurs, elles n’avaient plus aucune importance, je me devais de réconforter cette brebis éplorée même si au fond de moi je tremblais comme une feuille, complètement démunie devant telle chagrin. Je ne pouvais pas faire grand-chose et cette impuissance me faisait bouillir de rage, mais je tentais de la canaliser, Yume n’avait pas besoin de se faire crier dessus; elle avait besoin de…

Yume:

Venait-elle de dire tout à fait le contraire de ce qu’elle avait dit plus tôt? Était-ce le signe qu’elle me faisait davantage confiance? D’ailleurs, c’était étrange comment une personne pouvait se comporter différemment dans un laps de temps aussi court, était-ce un jeu d’orgueil tout ça? Bah qu’importe. J’allais pas me faire prier plus longtemps, une demoiselle réclamait mes douceurs alors… je ne pus m’empêcher d’étirer un sourire plutôt pervers et de me relever avec Yume dans mes bras, la portant jusqu’à ma chambre, mais au lieu de m’adonner à une pratique déplacée dont elle devait s’attendre, je me transformai en ghost, passant ma main squelettique sur son front et je déclarai :

-Je ne peux effacer ta souffrance ma chère, mais laisse-moi te donner un repos bien mérité ensuite nous verrons plus clairs. Laisse-moi couper les liens qui te relient aux ténèbres. C’est mon cadeau pour tout à l’heure: spécial Zehel.

Je déposai la délicate femme sur mon lit, puis je sortis ma faux, tranchant quelques liens ténébreux qui avaient fait prisonnier le cœur de cette femme. Cette pratique dû me prendre quelques heures puisque les liens ne cessaient de changer de forme, de s’enrouler autour de ma faux, me piquant ma marque sur ma main au détour. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu un sujet aussi complexe: ces ténèbres à elle mélangé aux miennes et à toutes celles qu'elle avait avalé étaient un beau fouillis. Cette technique me demandaainsi beaucoup de ruse et d’énergie, mais ce n’était pas vrai qu’on aurait Frau de la sorte! Non, non!

…

Je me retransformai alors en humain et m’assis au bord de la fenêtre, l’air un peu fatigué à mon tour, le regard vers la lune, soupirant, une clope au bec :

-Si seulement je pouvais retourner le temps… Je ferais en sorte que Verloren ne soit jamais venu au monde… comme ça, personne ne souffrirait.

Sur ce, je m’endormis, la tête appuyée sur le cadre de la fenêtre, le visage pâle, visiblement épuisé.

Invité

Tout est parfait ! Oui Zehel, occupes-toi de Yume, occupes-toi de nous ! Plus elle s'attachera à toi, plus elle en souffrira lorsque je prendrais le dessus. Mon heure est bientôt arrivé. Ne t'en fais pas mon cher Zehel, je vais très bien m'occuper de toi lorsque le temps sera venu...

***

J'étais étrange... Très étrange même. Je ne souhaitais pas m'attacher à lui, mais pourtant j'en profitais pour lui demander un peu d'affection. Décidément, je ne me comprendrais jamais. Et non. Blottie tout contre lui, je le laissais me porter jusqu'à sa chambre. Qu'allions-nous faire ? Je n'en savais rien. Tout ce que je voulais, c'était sentir ses bras forts autour de moi pour ainsi me réchauffer. À ma grande surprise, Frau se transforma en... en une sorte d'humain squelettique ou plutôt en Ghost. Oui, ce devait être ça la forme d'un Seven Ghost, n'est-ce pas ? La froideur de sa main squelettique me fit frisonner de la tête aux pieds.

Frau:

Que voulait-il dire par "couper les liens qui te relient aux ténèbres " ? Était-ce cela son pouvoir ? Doucement, il me déposa sur le lit. J'étais intriguée, mais quelque chose en moi tremblait et avait peur. Je me doutais bien que c'était Meyu (va voir sur ma fiche pour voir qui est-ce), celle qui se nourrissait de mes ténèbres. Avait-elle peur de disparaître complètement ? Ce serait peu probable. Elle n'avait peur de rien à ce que je sache.

Sans bouger, j'observais l'Évêque faire apparaître sa faux. Je priais intérieurement Dieu pour que tout cela ne dure que quelques minutes et que cela ne me fasse pas trop souffrir. À mon plus grand malheur, ce fut tout le contraire. Frau prit plusieurs heures à couper les liens. Je ne cessais de me tortiller dans tous les sens. Cela faisait mal, si mal... Mais était-ce réellement qui souffrait ?

***

Sois maudit Zehel ! Toi et ta faux qui ose couper les ténèbres ! J'aurais du me douter que tu allais le faire. J'ai mal... si mal... Arrête tout cela immédiatement ! AH ! Cesse cette torture insupportable ! Jamais tu ne me tueras Zehel, jamais ! Ce n'est pas en couper ces liens que tu libéreras notre ange des ténèbres, sois en certain !

***

Ce n'était pas moi qui avait utilisé mon pouvoir durant des heures, mais je me sentais vidée. Comme si on m'avait retiré une part de moi. Cette sensation était étrange, tout comme moi en fait. La respiration rapide, cela me prit quelques minutes avant de respirer normale. J'étais de plus en plus épuisée, mais je m'interdisais de m'endormir. Tournant la tête sur le côté, j'observais Frau sur le bord de la fenêtre. Je ne pus entendre ces paroles, mais il devait surement dire quelque chose de bien...

Mes paupières semblèrent soudainement plus lourdes tout comme le reste de mon corps. Petit à petit, je sombrais dans l'oubli, dans les bras de Morphée. Mais juste avant de rêver une nouvelle fois de mon passer pour souffrir encore et encore de la perte des êtres aimés, je murmurais :

- Fais de beaux rêves mon Évêque...

Spoiler:

Je sombrais lentement dans le creux des bras de Morphée, dans le royaume des rêves. Cela devait bien faire un bon mois que je n'avais pas été assez détendu pour me laisser ainsi aller au sommeil. Habituellement, il y avait toujours mille et une raisons de ne pas m'abandonner à une telle pratique me disant que le sommeil n'était qu'une perte de temps pour les humains.

En quelque sorte, oui, je voulais renier cette part d'humanité qui me restait encore dans le coeur, tentant par tous les moyens de mettre une barrière entre moi et mes émotions et pourtant... la rencontre avec cette perle sauvage avait bousculée mon existence à jamais.

D'ailleurs, le rêve que j'étais en train de faire était plutôt particulier. J'étais dans une prison d'ombre en présence d'une femme qui ressemblait à Yume, mais qui n'avait pas du tout son regard, ses attitudes, ses paroles... Elle avait quelque chose de maléfique dans le regard, quelque chose qui me fit frissonner, mais je lui faisais face la tête droite. Elle s'approcha de moi, me toisant avec mépris, me prenant de haut malgré sa petite taille. m'attrapant même par le collet, le visage à quelques centimètres du mien:

-Alors c'est toi Zehel? Je m'attendais à, comment dire, un adversaire plus robuste. Tu sais que ta petite saynète de tout à l'heure, ma maîtresse y a cru, mais moi tu ne m'as pas berné, je peux lire dans ton coeur, il n'est pas pur du tout. Tu tentes de te donner des grands airs, mais en fait tu es faible, Zehel, ou plutôt, tu n'es qu'un sale copieur, un voleur, un faux défenseur des coeurs, un piètre Évêque et...

Je ricanai, repoussant la femme d'un geste las et je déclarai à ces fourbes mots:

-Tu en as d'autres des belles qualités comme ça? Non mais, je suis presque offusqué que tu aies oublié de mentionner que j'étais un pervers coureur de jupon! Sans blague, tu l'as appris par coeur, ton message? Enfin. Je ne sais pas qui entache ainsi la bouche de cette ange, mais sale démon, disparait!!!

Malgré la fourberie de ces mots, je ne pliais pas, je ne me troublais pas, je jouais le fort, voulant garder le contrôle sur la situation. De toute façon, je pouvais vaincre tout, non? J'étais Frau. Sur ce, je gardai le silence un moment; elle aussi et nous nous toisions du regard, se confrontant déjà.

...

Je sortis alors ma faux et fendit l'air, frappant la demoiselle sans pitié et pourtant, ce petit corps était le même que cette femme charmante qui tremblait de tristesse dans mes bras tout à l'heure, mais je m'y connaissais en âme, on ne bernait pas Frau comme ça. Toutefois, malgré toutes mes connaissances en la matière, je ne pouvais dire à qui j'avais à faire, ce n'était ni un kor, ni un war, mais une chose était certaine: cette langue de vipère tentait de me dissuader de fréquenter Yume. Je ne la laisserais pas faire, je ne mettrai pas à la porte une brebis égarée. Lorsque je frappai la demoiselle de mon arme, celle-ci l'arrêta d'une main, ricanant froidement ces mots, s'approchant de mon oreille du haut de sa prétention:

-Tu crois que tu peux tuer Meyu comme ça, Zehel? Si tu me tues, tu tueras Yume, c'est ce que tu veux? Tu es peut-être plus vil que je l'aurais cru finalement, mais pour que tu prennes de l'importance dans le coeur de Yume avant que je ne te détruise,Zehel, je vais te laisser en vie pour le moment, ça sera plus drôle ainsi... Elle va s'attacher et bientôt encore souffrir, ahaha!!!

À ces paroles plutôt douteuses et choquantes, j'échappai ma faux et reculai d'un pas. Pendant ce temps, le démon continuait de rire...

-Allez, tu en as assez vu...

Sur cette vision d'horreur, je me réveillai en sursaut -c'est d'ailleurs ce que je détestais du sommeil, il nous faisait perdre le contrôle-, je sautai du rebord de la fenêtre, échappant ma clope au sol-avec lenteur-, sautant au cou de la femme qui venait de s'endormir aussi et je criai:

-Yume, tu es bien Yume!?!

On sentait le trouble dans mon regard bien que je tentais de garder mon masque d'homme indestructible. Puis, voyant bien que je perdais encore littéralement la face devant Yume, je me raclai la gorge et me tournai vers la fenêtre (dos à la femme), ajoutant:

-Ne... ne crois pas que c'est parce que je ne veux pas que tu partes, hein, tu pourras le faire quand tu veux après que j'aie rattrapé ma dette. Tu... tu seras libre. Ne crois pas que je t'aime plus qu'une autre. Non, non, je m'en veux seulement d'avoir fait pleurer une femme, c'est pas galant.

Ma bouche disait encore de telles choses; mon coeur le ressentait tout autrement et puis...

Ne sachant pas si j'avais réveillé ou non la femme en hurlant ainsi (j'espérais qu'elle dormait encore malgré le vacarme), je pris son corps frêle et parfumé dans mes bras et l'installai au chaud sous mes draps et, cette fois-ci, je la veillai toute la nuit jusqu'à son réveil comme un gentleman. Toutefois, quelque chose me préoccupait.

*Cette histoire avec Meyu me semblait trop réel pour n'être qu'un rêve, c'était sans doute un message. Et qu'est-ce qu'elle voulait dire par si tu me tues, tu tueras Yume? Que voulait-elle dire par je te tuerai? NON MAIS, c'est quoi ce mélo, jiji è.é. C'est qui cette garce qui possède Randkalt uu''.*

Et pourtant quand je regardais ce visage d'ange que je caressais doucement, quand je voyais ce beau bout de jeune femme lumineuse dormir ainsi dans mon lit, je me dis que mes ténèbres m'avaient sans doute amené à délirer, même si, en fait, je n'y croyais pas vraiment à cette excuse: je devrais faire mon enquête pour le bien de cette belle demoiselle qui venait de croiser mes pas de ghost... ~~et d'Évêque pervers~~ (/PAN/).

-Qui es-tu donc, Yume, Randkalt, que me caches-tu?, murmurais-je pour moi-même, mais assez fort pour qu'elle m'entende si elle faisait semblant de dormir.

Invité

Spoiler:

Tout était si calme, si paisible, si réconfortant. Enfin une nuit sans cauchemar. Cependant, ce qui se produisit était étrange. Très étrange. À chaque fois que je voyais mon double maléfique, j'avais un mauvais pressentiment. Flottant au-dessus de l'eau, je l'observais en sortir quelques mètres plus loin et s'approcher vers moi. Meyu... Je retins mon souffle. Qu'allait-elle encore faire ?

De longues minutes s'écoulèrent et elle ne faisait rien. Elle était là, debout sur l'eau, me fixant de ses yeux vairons, tout comme les miens. Et puis, soudainement, elle sourit. Ce même sourire diabolique qui en disant long sur ce qu'elle voulait faire.

- Frau ? Non ! Laisse-le tranquille, MEYU !

Il était trop tard. Elle venait de disparaître, son rire diabolique résonnant dans ma tête. J'étais trop épuisée pour me réveiller. Je ne pouvais rien faire pour aider l'évêque. Je me doutais bien que c'était grâce aux ténèbres que Frau m'avait coupés un peu plus tôt qu'elle pourrait se glisser en lui. Que je détestais être faible ! Que je détestais être impuissante !

///

Un cri lointain me fit sortir de ce sommeil profond dans lequel j'étais plongée. Néanmoins, je n'ouvris pas les yeux lorsque je compris que c'était Fau. Meyu lui avait donc parlé... Que faire ?! Je détestais tant cette partie de mon être, mais je n'aurais pas le choix de le lui expliquer que j'avais une double personnalité.

Frau:

Je m'efforçais de ne pas sourire. Ce monologue était si touchant. M'aimer plus qu'une autre ? Serait-il tombé amoureux de moi ? Mais non, voyons ! C'était impossible, il était un évêque. Il... Il ne pouvait pas, n'est-ce pas ? Ces paroles étaient si troublantes maintenant que j'y repensais. Pourquoi étais-je si troublée par cet homme que je connaissais à peine ? Néanmoins, je ne réagis pas. Je ne voulais surtout pas être démasquée. Je sentis mon corps être soulevé, probablement par Frau, et être glissé sous les chaudes couvertures.

Un frisson parcourut tout mon être lorsqu'il commença à caresser mon visage. Cette sensation de chaleur, de douceur. De l'affection. Juste un peu de sa part et j'étais comblée. Il fallait dire aussi que je n'avais jamais eu de réel affection venant de la part de mes parents biologiques et après la mort de mes parents adoptifs. J'étais en manque. Voilà tout. Cependant, je me trahis. Je glissais un bras hors des couvertures pour venir la placer sur celle de Frau. J'avais entendu son questionnement. Je ne pourrais pas éternellement lui mentir. Aussi bien lui dire la vérité immédiatement, non ?

Doucement, j'ouvris les yeux, puis je tournais la tête vers le blondinet, un sourire gêné sur les lèvres. Sans rien dire, je relâchais sa main pour m'asseoir. Je pris une grande inspiration, légèrement stressée. Je ne savais pas comment il allait réagir à ce que j'allais lui révéler.

- Frau... Je... Je suis un monstre... Je ne suis pas l'ange que tu crois que je suis. Une part de moi est aussi sombre que tes ténèbres si ce n'est pas plus. Je... Je suppose que tu l'as rencontrée et que c'est pour cela que tu t’inquiétais pour moi. Meyu et moi ne sommes qu'une seule et même personne, Frau. Le yin et le yang, la lumière et les ténèbres, la nuit et le jour. Appelle ça comme tu voudras. Si elle est née, c'est à cause de moi. Si je n'en avais pas abusé au début...

Je baissais la tête. Vous vous demandez surement de quoi avais-je abusé. C'était simple pourtant : de mes pouvoirs. C'est à cause d'eux si mon double ténébreux est née, si elle est apparut. Comment allait-il le prendre ? Je ne le savais pas. Lentement, je glissais une main dans ma chevelure rosées pour défaire mes deux lulus. Je jouais avec mes élastiques, la tête baissée. Non, je ne voulais pas voir sa réaction. J'avais trop peur pour cela...

Je fixais cette belle femme "endormie" de manière si tendre qu'on avait l'impression que ce regard appartenait à quelqu'un d'autre. Il était empreint de tant de compassion, voilé de tant de chagrin que lorsqu'on connaissait mon tempérament colérique, on pouvait se demander où j'allais chercher ce genre de mimique. Quand soudain, je sentis sa main prendre la mienne et je vis sa tête se lever pour mieux me regarder à son tour: elle était réveillée et semblait encore troublée.

Yume:

D'ailleurs après avoir entendu les paroles qu'elle me lança à son réveil, je restai sans voix un moment, fixant toujours la belle femme devant moi. Elle baissa la tête, ce que je ne lui laissa pas faire longtemps, car je fronçai un sourcil, prenant Yume par le collet- de façon tout sauf tendre-, mettant son visage à quelques centimètres du mien et je lançai sur un ton de reproche:

-Tu me prends pour qui? Tu crois que je vais laisser les ténèbres t'engloutir? Et puis quoi encore? Si tu es un monstre, moi je suis un déchet de la pire espèce! Sache que tu vaincras tes ténèbres, Yume, je suis certain. Tu as un bon fond, tu aides tout le monde, suffira que de penser à toi de temps en temps et puis pour ce qui est de Meyu, je l'ai rencontrée tout à l'heure en rêve... tu vas voir, Zehel va percer ce mystère et remédier à ton problème. Bientôt, tu seras une femme libre et épanouie, je te le jure alors arrête de t'en faire, ok, tu commences à me mettre les nerfs en boule.

Je lançai alors la demoiselle sur le lit et je m'éloignai un peu, visiblement irrité par cette situation. Puis, après un moment de silence plus ou moins longue, je retournai ma tête par en arrière, le regard mystérieux et j'ajoutai:

-Nous sommes dans la même situation. Moi aussi je suis prisonnier de mes ténèbres. C'est notre petite malédiction, mais je suis certain qu'ensemble on pourra traverser ça et aider le monde qui nous entoure. C'est mon maître qui m'a appris ça quand il vivait encore, même si bon, personnellement, je travaille en solo habituellement, mais pour une belle femme comme toi, je serais prêt, à comment dire, faire une exception.

Je ricanai, puis me rassis au bord de la fenêtre, le regard vers la lune et j'ajoutai:

-Il commence à être tard, je devrai bientôt aller en "travail" nocturne, mais je ne voudrais pas laisser une belle dame comme vous seule, alors, ça vous dirait de me suivre?

Je retournai vers elle un regard malicieux.

*Quand même, je n'allais pas trop lui en dire, non mais èé et un peu d'air lui fera grand bien!

Je n'attendais pas sa réponse, car ce n'était pas vraiment une question, mais plutôt n invitation, alors je revins à la charge, la prit dans mes bras et sautai par la fenêtre en disant:

-Je fournis le transport et cette fois, ça sera plus confortable, ahaha.

J'étais complètement fou d'amener cette femme dans mes aventures secrètes, mais au fond, je n'étais plus capable de me séparer de cette ange, car... Frau était amoureux de Yume.

*Moi amoureux? Mais espèce de narrateur, tu déconnes là! /PAN/*

Ah, mais quelle délicatesse je faisais preuve encore, vraiment! Plus délicat que moi, ça ne se trouvait pas à Barsburg.

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